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Et si la puff faisait reculer le tabagisme chez les jeunes ?

Et si la puff faisait reculer le tabagisme chez les jeunes ?

La vape a connu de nombreuses tendances qui ont à chaque fois fait pas mal de bruit. Cependant, on a jamais autant entendu parler de la vape que depuis l’apparition des Puffs. En effet, ces pods jetables sont diabolisés et considérés comme une porte d'entrée vers le tabagisme. Bien que la puff soit interdite aux mineurs, c'est surtout la jeunesse qui en est le principal consommateur. Vapoter.fr va tenter de déterminer si effectivement la puff pousse oui ou non à la consommation de cigarette.

Sommaire : 

La puff et son phénomène de mode 

Avant de se pencher sur les études en question, il est bon de rappeler ce qu’est une puff et d’où vient le phénomène. La puff est un pod jetable, autrement dit, une cigarette électronique à usage unique. Elle est composée d’une batterie intégrée non rechargeable et d’un coton imbibé de e-liquide. La puff offre un nombre de bouffées défini à l’avance et se remplace une fois arrivée en fin de vie. 

De par sa simplicité d'utilisation, vu qu’il n’y a pas de bouton, pas de rechargement, pas de cartouches à changer, la puff séduit énormément les débutants de la vape. Cependant, c’est aussi ce qui lui fait défaut. En effet, entre la simplicité, la multitude de saveurs et le design très coloré, la puff attire des débutants un peu trop jeunes. Il est bon de rappeler que la cigarette électronique, et donc la puff, est interdite aux mineurs. Pourtant, ce sont bien les mineurs qui sont les principaux consommateurs de ce type de produit. 

Et si la puff faisait reculer le tabagisme chez les jeunes ?


La puff augmente le tabagisme chez les jeunes ?

Entre les réseaux illégaux de revente sur les réseaux sociaux ou bien juste des revendeurs pas assez attentifs, la jeunesse trouve toujours un moyen de se procurer des puffs. On en retrouve même du côté des collégiens qui sont, pour le coup, très loin d'être majeurs. Mais quels sont les risques de la puff pour la jeunesse ? Bien évidemment, le premier risque est celui de la dépendance. Il existe des puffs nicotinées qui vont jusqu’à 20 mg de nicotine en France et jusqu' à 50 mg aux États-Unis. La nicotine n’est pas nocive mais elle crée une addiction. Selon certaines études, le deuxième risque des puffs et de la dépendance est d’orienter la jeunesse vers le tabac et la cigarette traditionnelle. Beaucoup de personnes font le raccourci selon lequel la nicotine va amener à la consommation de tabac car il contient lui aussi de la nicotine. Mais la puff augmente-t-elle vraiment le tabagisme chez les jeunes ?

Eh bien selon certaines études venues tout droit des États-Unis comme celle de l’Université de Brown, la puff produit plutôt la situation inverse, elle réduirait le nombre de fumeurs âgés de moins de 18 ans. En effet, selon les résultats et les estimations de Natasha Sokol, de l’université en question, et de Justin Feldman, de Harvard,  la vape accélère grandement le déclin du tabac auprès de la jeunesse. En 2004, 25% des élèves américains de 17 ans fumaient. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé à  7,6%. Une belle chute qui n’aurait jamais vu le jour sans la vape. En effet, selon leurs estimations, ce chiffre serait aux alentours de 15% si la vape n’existait pas

Et si la puff faisait reculer le tabagisme chez les jeunes ?

Un gouvernement persuadé du contraire ?

Même si cette étude montre bien l’aspect positif de la puff sur la jeunesse dans la lutte anti-tabac, la petite vapoteuse de poche n’en reste pas moins la cible facile des plus grandes instances. Il y a l’argument de l’écologie qui est clairement le souci majeur de cette cigarette électronique jetable, mais pourtant, c’est bien le raccourci vers le tabac qui est mis en avant. Comme le démontre majeur de cette cigarette électronique jetable, mais pourtant François  Braun, le ministre de la Santé en personne :  

Pour ou contre l’interdiction de la puff, le débat reste ouvert mais mettre en avant l’argument de la porte d’entrée vers le tabac est vraiment mal choisi par notre ministre de la Santé. Surtout que quelques jours après, l'Académie nationale de médecine a constaté les bienfaits de la puff vis-à-vis des chiffres du tabac. À tel point qu’elle préconise une sensibilisation accrue autour de la puff plutôt qu'une interdiction pure et dure.


Selon les chiffres de l’Académie nationale, la consommation de cigarettes chez les collégiens n’a jamais été aussi basse. En effet, on compte deux fois moins d'expérimentations et quatre fois moins d'usage quotidien en 2021 par rapport à 2010 


“À 17 ans, l’usage du tabac est en baisse, de même que celui de l’e-cigarette. Si cette tendance se poursuit, l’objectif d’une quasi-disparition du tabagisme en France en 2030 serait atteignable. Cette perspective est sans doute intolérable pour ceux qui profitent financièrement du tabac,” indique l’Académie..


Constituée de médecins et de scientifiques élus par leurs pairs, l’Académie nationale de médecine préconise une campagne d’informations sur la puff plutôt qu’une interdiction. Elle souhaite informer le grand public mais également le corps enseignant. En plus de cette campagne de bonnes pratiques, l'Académie nationale veut renforcer la réglementation autour de la puff car cette dernière semble faire un peu plus que reculer les chiffres du tabac.

Réelle influence de la puff ?

Selon certaines opinions, la puff serait en train de remplacer la cigarette traditionnelle. En effet, cette dernière est moins vue comme cool par la jeunesse. La puff a pris les devants, c’est l’objet coloré à avoir en soirée. C’est mieux perçu et accepté socialement de vaper une puff que de fumer une cigarette à la sortie du lycée. Nous faisons face à un véritable phénomène de remplacement

En effet, il semblerait que petit à petit, la puff remplace la cigarette traditionnelle. En même temps, elle dispose d'avantages plus que conséquents vis-à-vis du tabac, en termes de goûts, d’odeurs et de santé. Cependant, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur et des spécialistes de la lutte anti-tabac tel que le Professeur Loïc Josseran, s'inquiètent des proportions de ce phénomène. La puff va-t-elle remplacer la cigarette sur le long terme ?  

Vers une fin du phénomène ? 

Alors que le professeur Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac, parle d’une "épidémie pédiatrique”, l’étude de l’Université de Brown ainsi que le professeur Dautzenberg s’opposent clairement à cette façon de penser. Si l’on se réfère une nouvelle fois aux jeunes américains, étant donné que les phénomènes de modes naissent de l’autre côté de l’Atlantique avant d’arriver en Europe, la puff est clairement une mode passagère. En effet, selon un graphique publié par le Pr. Dautzenberg, la vape a connu un réel succès auprès de la jeunesse l’espace de deux voire trois ans, avant de revenir à des chiffres habituels. Il est fort probable que la jeunesse européenne suive le même procédé et donc diminue sa consommation de vape d’ici quelques temps.

Et si la puff faisait reculer le tabagisme chez les jeunes ?


En conclusion, la puff a effectivement fait reculer le tabagisme auprès des jeunes et n’est pas la porte d'entrée vers le tabagisme que beaucoup de “spécialistes” veulent faire croire. Mais, le phénomène de la puff fait peur étant donné qu’il touche énormément de jeunes et que la réglementation n’est pas vraiment respectée par les revendeurs. Comme préconisée par l'Académie nationale de médecine, il faudrait une meilleure réglementation, voire réserver l’e-cig jetable aux consommateurs de cigarettes pour faciliter un sevrage tabagique. Ce type de mesures pourrait entamer le déclin de cette mode de la puff pour revenir à des chiffres dans les standards des années précédentes plus rapidement.