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Taxe sur la vape : la colère des médecins monte

Taxe sur la vape : la colère des médecins monte

Le projet de loi de finances 2026 prévoit d’instaurer une taxe sur les e-liquides, déclenchant une vive inquiétude au sein du corps médical. Addictologues, tabacologues et médecins alertent sur les risques de cette mesure qui pourrait freiner le sevrage tabagique et envoyer un signal négatif aux vapoteurs. Entre enjeux de santé publique et logique budgétaire, le débat est relancé.


Contexte et détails de la taxe

Selon le projet de loi de finances 2026 (PLF 2026), chaque flacon de 10ml d’e-liquide pourrait être taxé entre 30 et 50 centimes, selon le taux de nicotine. D’autres mesures restrictives accompagnent cette taxation : interdiction de la vente en ligne, assimilation des produits du vapotage au tabac et limitation de la distribution physique aux magasins agréés.

Du côté économique, la mesure inquiète fortement la FIVAPE (Filière française de la vape) qui regroupe des centaines de commerçants et PME. Les petits fabricants français et les vapoteurs précaires risquent d’être les plus pénalisés, tandis que l’industrie du tabac pourrait profiter de la réduction de la compétitivité de la vape.


Les inquiétudes du corps médical

Pour de nombreux experts, cette taxation va à l’encontre de la lutte contre le tabac. Le psychiatre et addictologue Christophe Cutarella déclare que la taxe serait se “tromper de cible”. Selon les médecins, elle pourrait décourager financièrement les fumeurs qui utilisent la vape pour arrêter le tabac, augmentant ainsi le risque de rechute.

Les spécialistes alertent également sur le signal envoyé au grand public : assimiler la cigarette électronique au tabac en termes de nocivité est scientifiquement faux et peut créer une confusion dangereuse.


Données scientifiques et efficacité de la vape

Les études montrent que la cigarette électronique nicotinée peut être un outil efficace pour le sevrage tabagique. La revue Cochrane de 2025, qui analyse 90 études impliquant plus de 29 000 fumeurs, confirme que ceux qui utilisent des e-liquides avec nicotine ont de meilleures chances d’arrêter de fumer que ceux qui vapotent sans nicotine ou qui utilisent des substituts nicotiniques traditionnels.

Le ministère britannique de la Santé estime que la vapeur d’une e-cigarette est 95% moins nocive que la fumée de cigarette. Cependant, certains risques persistent, notamment des irritations respiratoires ou une possible initiation à la nicotine chez les jeunes non-fumeurs. Les médecins plaident donc pour un encadrement strict plutôt que pour une taxation punitive.


Enjeux économiques et éthiques

La taxe sur la vape pourrait affecter les petits producteurs et commerçants indépendants, réduisant l’accessibilité des produits à un coût abordable pour les vapoteurs. Pour l’industrie du tabac, c’est une opportunité de limiter la concurrence d’un produit considéré comme moins nocif.

Les médecins soulignent la contradiction éthique de cette mesure : taxer un outil de réduction des risques alors que l’État tire des revenus du tabac est, selon eux, incohérent avec les principes de santé publique. La priorité devrait être de mettre le fumeur au centre des préoccupations, plutôt que de chercher des recettes fiscales.


Axes complémentaires et perspectives

À l’international, certains pays comme le Royaume-Uni ou le Canada favorisent l’accès à la vape pour le sevrage tabagique. Les experts français appellent à une politique similaire, axée sur la réduction des risques : encadrer la qualité et la distribution des e-liquides, mais maintenir leur accessibilité économique.

Les médecins réclament un cadre législatif distinct du tabac, reconnaissant la vape comme une avancée thérapeutique majeure pour les fumeurs. La mobilisation sur le terrain, via des pétitions et des prises de position de la FIVAPE, illustre la volonté de protéger cet outil de santé publique.


La taxe sur la vape inquiète donc le corps médical. Selon les experts, elle pourrait freiner le sevrage tabagique, favoriser le retour au tabac et envoyer un signal erroné au grand public. Pour les médecins, la priorité reste une politique de réduction des risques cohérente qui protège la santé des Français tout en offrant des alternatives efficaces à la cigarette traditionnelle.

La question reste alors ouverte : comment concilier recettes fiscales et santé publique sans pénaliser ceux qui cherchent à arrêter de fumer ?

Lucas Benaudreau - Rédacteur expert Vapoter.fr

Lucas Benaudreau

Responsable du blog de Vapoter, je vous accompagne pour arrêter de fumer avec la cigarette électronique. Dans mes articles, je m’adresse autant aux débutants qu’aux experts de la vape, en proposant des tests de e-liquides, des actualités et des conseils pratiques. Mon ambition ? Apporter des informations précises et accessibles pour guider chaque vapoteur vers une expérience réussie et une vie sans tabac.