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THC ? Vitamine E ? Des produits de vape frelatés aux USA ? On vous explique !

THC ? Vitamine E ? Des produits de vape frelatés aux USA ? On vous explique !

Le 26 juillet 2019, l’OMS (ou Organisation Mondiale de la Santé) a mis le feu aux poudres en dévoilant son tout dernier rapport sur la lutte contre le tabagisme dans le monde rédigé par des professeurs américains. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est des plus accablants. L’institution qui fait acte de foi pour certains spécialistes de la santé ne mâche pas ses mots. Bien au contraire, elle qualifie volontiers cet appareil rempli d’électronique comme “fondamentalement nocif”. La porte aux spéculations et aux fausses informations venait de s’ouvrir. Pourtant, la grande majorité des spécialistes de la question ont levé les armes contre les dires de ce rapport, y compris en France. Les médias du monde entier n’ont pas hésité à relever cette information titrant alors “Sévère mise en garde de l’OMS sur la cigarette électronique” (Le Monde). Quelques mois plus tard, les médias reviennent à la charge avec une information qui fera rapidement le tour du monde. Des vapoteurs américains auraient perdu la vie à cause de leur cigarette électronique. Mais qu’en est-il vraiment ?


Au sommaire :


USA : des personnes hospitalisées après avoir vapoté ?

THC ? Vitamine E ? Des produits de vape frelatés aux USA ? On vous explique !

Une épidémie soudaine qui interroge


Fin du mois d’août 2019, quatre cents personnes vivant aux Etats-Unis sont hospitalisées pour de graves infections respiratoires dues à des maladies pulmonaires. Six d’entre elles finissent par perdre la vie dans les jours qui viennent. Les symptômes des malades sont nombreux : perte de poids, douleurs à la poitrine, toux, souffle court. Comment est apparue cette épidémie soudaine ? Les médecins se mettent à la recherche d’un point commun entre tous. Pour le Department of Health Services in Wisconsin, l’officine fédérale des autorités sanitaires américaine, il est tout trouvé : le vapotage. Aucune certitude ne vient confirmer ces hypothèses médicales, mais il n’en faut pas plus pour que les médias s’emparent de l’affaire. En quelques heures, les médias internationaux jugent la cigarette électronique telle une tueuse avant même d’avoir la moindre confirmation.


Le vapotage à l’origine de cette maladie ? Réellement ?


D’abord, une interrogation pointe rapidement le bout de son nez. Pourquoi ces cas de malades pulmonaires se trouvent uniquement aux Etats-Unis ? Avec un minimum d’analyse, on comprend très vite que le vapotage n’est pas le véritable problème. Et pour cause, un frère de l’un des malades annonce qu’il vapotait des e-liquides achetés sur le marché noir et contenant du THC, la molécule active du cannabis, ajouté à un additif huileux de vitamine E. Finalement, les trois quarts des malades avouent eux aussi avoir consommés le même type de produits. Entre honte et peur, certains refusent malgré tout d’avouer leur passé de vapoteur hors-la-loi. Il ne fait désormais aucun doute, cette épidémie est le fruit du vapotage de produits modifiés et non contrôlés


Les autorités du Wisconsin se mettent alors à la recherche de possibles indices expliquant l’apparition de ces malades. Ils finissent par arrêter Tyler et Jacob, deux frères de 23 et 20 ans, soupçonnés d’être à la tête d’un vaste réseau de produits de contrefaçon au THC. Ils perquisitionnent leur appartement et un garde-meuble qu’ils louaient et trouvent 31 000 cartouches d’e-liquides au THC remplies ainsi que 98 000 cartouches vides, avec près de 9 kg de marijuana. Le tout pour une valeur de 1.5 million de dollars. Alors sont-ils à l’origine de ces produits consommés par les malades ? Rien est encore confirmé, mais tout porte à croire que leur rôle dans cette histoire est tout sauf anodin. 

Nous avons rédigé un guide nommé "cigarette électronique et santé, quels sont les dangers" si vous souhaitez en apprendre plus les risques encourus en vapotant.

Un fléau impossible en France

THC ? Vitamine E ? Des produits de vape frelatés aux USA ? On vous explique !

Mais un tel scénario est-il possible en France ? D’abord, rappelons que l’usage du cannabis est illégal en France, contrairement aux Etats-Unis où de plus en plus d’Etats légalisent son utilisation. L’Alaska, le Colorado, l’Oregon et Washington ont même légalisé son usage à des fins récréatives. Il devient donc plus facile de s’approvisionner en cannabis sur le sol américain. 


Les lois américaines sur le vapotage sont très différentes de celles qu’applique la France. Aux Etats-Unis par exemple il n’y a aucune limitation de taux de nicotine contenu dans les e-liquides. Alors qu’en France, le taux de nicotine ne peut dépasser 20 mg/ml, tandis que les fioles pré-remplies de e-liquides sont quant à elles limitées à 2ml de contenance, et les e-liquides nicotinés ne peuvent dépasser 10ml de contenance. La TPD, ou Tobacco Products Directive, applique un contrôle strict sur les produits du vapotage dans toute l’Europe. En plus de cela, elle interdit la vente de cigarette électronique et ses accompagnants aux mineurs de moins de 18 ans. La publicité au sens large est également strictement interdite. Les fabricants ont aussi l’obligation de déclarer chaque saveur, chaque taux de nicotine et chaque taux de PG/VG pour tous leurs e-liquides.


En somme, le vapotage n'est pas dangereux et fait l’objet d’un véritable contrôle qui permet de rendre son utilisation tout à fait sûre. En cela il demeure le meilleur moyen pour mettre fin à sa consommation de tabac. Pour preuve, en sept ans, 700 000 fumeurs déclarent avoir arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique. En utilisant les produits vendus par des boutiques spécialisées, vous êtes certain de ne pas vapoter des produits qui seraient nocifs pour votre santé.


Un autre rappel est d’ailleurs nécessaire. La composition des e-liquides qui permettent de vapoter est connue. Il n’y a aucun mystère et nous pouvons le dire, il n’y a aucune nocivité en eux. Un e-liquide est composé de propylène glycol et de glycérine végétale pour lui donner un aspect plus ou moins visqueux selon le dosage choisi. Ces deux composants sont utilisés depuis des années dans l’industrie alimentaire et pharmaceutique. De plus, c’est grâce au propylène glycol qu’il est possible de fabriquer de la fumée dans les salles de concert ou les boîtes de nuit. L’Institut National de recherche et de sécurité les classe comme des produits dont la toxicité est très peu élevée. En plus de la glycérine végétale et du propylène glycol, l’e-liquide se compose d’arômes pour donner ses nombreuses saveurs caractéristiques. Il peut aussi contenir de la nicotine, un produit qui demeure naturel puisqu’il est issu de la feuille de tabac. 


Avec tous ces contrôles et une composition des e-liquides connue, la vape en France demeure le meilleur outil de réduction des risques. Les professionnels de la santé n’hésitent pas à l’annoncer, la cigarette électronique est beaucoup moins nocive que le tabac. Et pour cause, la cigarette électronique a fait son apparition sur le sol français en 2010. Depuis cette date, aucun problème de santé lié à la vape n’a été constaté. En bref, pour continuer à vapoter de manière sereine, utilisez des produits proposés par les boutiques certifiées et spécialisées dans ce domaine.


THC et vitamine E : pourquoi les personnes tombent malades ?


Nous le savons, ces personnes sont tombées malades, non pas à cause de la cigarette électronique, mais bien à cause des produits qu’ils ont vapoté. L’état huileux de la vitamine E ajouté à de la THC a forcément causé de graves incidents sur les poumons. Il s’agit plus précisément d’acétate de vitamine E, un agent huileux, qui a été trouvé dans du THC vendu au marché noir. La structure moléculaire de l’acétate le rend dangereux lors de l’inhalation et peut provoquer des symptômes respiratoires tels que la toux, l’essoufflement et une douleur sur la poitrine, exactement les symptômes observés sur les malades américains.


L’inhalation d’acétate de vitamine E, qui est en fait une huile, fait apparaître une couche graisseuse dans les poumons au niveau des alvéoles. Naît alors une grave inflammation des poumons. En bouchant les alvéoles, l’huile empêche d’alimenter le sang en oxygène et d’évacuer le dioxyde de carbone. Le poumon est fragile et sensible. L’exposer à un produit solide qu’il ne supporte pas conduit forcément à l’apparition de maladies graves qui peuvent même conduire à la mort, comme on peut le constater aux Etats-Unis. Un e-liquide nicotiné classique vendu dans une boutique de cigarette électronique spécialisée ne contient aucune huile, il est donc impossible d’avoir de tels problèmes de santé avec lui. Le professeur Dautzenberg, un pneumologue et tabacologue reconnu, recommande lui-même “d’acheter des produits qui sont légalement vendus en France. Tous les produits qui sont légalement commercialisés en France ne donneront jamais les effets observés aux États-Unis”.


Les USA décident prochainement de retirer les arômes des e-liquides : décisions prématurées ?

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Le 15 septembre 2019, le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo organise une conférence de presse d’envergure. Il annonce au monde qu’il prend la décision d’interdire les e-liquides aromatisés, hormis ceux aux goûts tabac et mentholé. L’annonce fait suite à la déclaration du président Donald Trump du 11 septembre qui déclare vouloir officiellement interdire les produits aromatisés de la vape sur tout le territoire américain, pas seulement dans l’Etat de New York, à l’exception du goût tabac. Et la volonté présidentielle ne découle pas d’un simple caprice de chef d’Etat. Les Etats-Unis doivent faire face à une grave crise sanitaire. La réaction du bouillonnant président Trump ne s’est pas faite attendre. D’autant que cette crise tombe à pique. Il espère dissuader la jeunesse américaine de vapoter. Interdire les produits aromatisés serait pour lui la meilleure solution. Melania Trump s’est même dite “préoccupée” lors d’une interview télévisée.


Mais la réaction soudaine et prématurée du président, et plus localement du gouverneur de l’Etat de New York, peut avoir de graves conséquences sur l’avenir des vapoteurs américains. Nous le savons, la cigarette électronique est le moyen le plus efficace et le plus sûr pour arrêter de fumer. La vape ne mourra pas sur le sol américain avec les interdictions fédérales. Au contraire, elle permettra la naissance d’un marché noir non contrôlé qui sera véritablement la porte ouverte à toutes les créations les plus infâmes. Les fabricants, honnêtes ou non, pourront ajouter les produits illicites qu’ils souhaitent. Une telle action pourrait donc au contraire augmenter davantage le nombre de victimes de produits néfastes à la santé tels que les liquides frelatés. Les vapoteurs américains sont nombreux à avoir déjà annoncé être prêts à se tourner vers le marché noir si l’interdiction des produits aromatisés devenait effective. Souvenez-vous, entre 1919 et 1933 les Etats-Unis avaient interdit la vente d’alcool sur son territoire. Les conséquences désastreuses de cette politique sont encore dans les esprits, à tel point que la Maison Blanche avait reconnu son inutilité. Hausse de la criminalité, corruption, naissance de nouvelles mafias, mise en péril des finances de l’Etat, sont autant de conséquences directes ou indirectes de cette période que l’on surnomme la prohibition. Alors interdire l’usage d’un produit qui veut du bien, plutôt d’en continuer son contrôle, n’est pas revenir à une politique ridicule que le pays a déjà connu ?